L’agroécologie, cette forme d’agriculture née dans le sillage des préoccupations écologiques modernes, fait son bonhomme de chemin au Togo, où elle est justement inculquée et transmise, par un groupe d’acteurs, qui se sont organisé au sein Réseau des jeunes producteurs et professionnels agricoles du Togo (Rejeppat). Initiant de jeunes gens au développement de l’agriculture écologique, la coopérative rassemble à ce jour près de 1200 agriculteurs.
Le début de l’aventure
« Il est possible de vivre d’une agriculture durable, comme un fonctionnaire », souligne, convaincu, lecoordinateur, Assimou Ayabawe.
Tout a commencé en 2010, avec Albaraka, la première ferme-école, basée àTchavadi, une localité située à plus de 300 km de Lomé dans la région Centrale.
Son directeur, Abdoulaye Issifou, va ainsi transmettre à cinq jeunes les méthodes d’agriculture écologiques qui lui ont été apprises au centre Songhaï (un centre de référence en termes d’agroécologie en Afrique de l’ouest). Il est alors convaincu que « pour changer de modèle agricole, le nombre fait la force ».
Et l’expansion
Jusque-là très peu développée, l’agroécologie va alors prendre un véritable envol avec le projet de ferme-école, calqué sur le modèle de Albaraka.
L’initiative sera développée par Rejeppat, pour obtenir le soutien de l’association Agriculteurs français et développement international (AFDI), notamment.
Ainsi, en 2018, vont naître 9 nouvelles ferme-écoles. Sans classes ni cahiers, les cours dispensés sont orientés sur la pratique à plus de 90%. « Les autres centres de formation agricole sont plus théoriques et forment surtout de futurs employés. Nous, on ne veut pas former des jeunes pour qu’ils aillent demander de l’emploi, mais pour qu’ils se le créent en démarrant leur propre exploitation », indique M. Ayabawe, du Rejeppat.
Depuis, ce sont 285 élèves âgés de 18 ans à 40 ans qui ont été formés pour ensuite ouvrir leur exploitation agroécologique. Les initiateurs du projet comptent continuer, afin de vulgariser au maximum les méthodes d’agricultures biologiques.
Pour M. Issifou, « Il y a urgence. Si on ne se réveille pas, le désert va continuer à avancer à cause de la disparition des espèces végétales et de l’appauvrissement croissant des sols. Il faut sensibiliser les générations qui viennent à la protection de l’environnement ».